Depuis fin février et le premier foyer d’infection révélé dans les Mauges, l’influenza aviaire hautement pathogène s’est propagée fortement sur le département de Maine et Loire, malgré les dispositions prises pour endiguer ce phénomène épizootique qui s’avère d’une ampleur complètement inédite, même si on le compare aux précédentes crises vécues dans le grand sud ouest de la France depuis plusieurs années et encore ces six derniers mois.
La mutation virale à l’origine de l’explosion que nous connaissons dans les Pays de Loire révèle un virus extrêmement agressif combinant une haute contagiosité et un fort pouvoir pathogène sur de nombreuses espèces d’oiseaux et en particulier les volailles. Le département du Maine et Loire est à ce jour affecté par 167 foyers et des suspicions fortes continuent d’être déclarées tous les jours à la direction départementale de la protection des populations.
Depuis début mars a été mise en place une zone réglementée spécifique (ZRS) englobant des territoires des départements 49, 85, 44 et 79, elle a élargi la zone de surveillance réglementaire autour des foyers à une distance minimale de 20 kms, et encore plus dans le département de Maine et Loire, avec des dispositions strictes d’interdiction de mouvements de volailles entre cette zone et la zone restée indemne, et des dérogations possibles pour les mouvements d’œufs à couver et d’oisillons d’un jour sous réserve d’un protocole sanitaire ad hoc, disposition particulièrement importante pour notre territoire riche en accouvage.
Des zonages de dépeuplement préventifs ont également été établis, issus des négociations entre l’interprofession avicole et les pouvoirs publics, pour protéger autant que possible les intérêts des filières avicoles. Par ailleurs 38 arrêtés individuels de dépeuplement ont été communiqués ,avec copie aux maires concernés, pour dépeupler autour de sites très sensibles, correspondant aux élevages à haut potentiel génétique. Ce dispositif sera complété rapidement par de nombreux dépeuplements préventifs autour de sites qualifiés de sensibles (élevages de parentaux et couvoirs).
Il doit être par ailleurs constamment rappelé aux détenteurs de basses cours les mesures de mise à l’abri obligatoires et la nécessité de se déclarer en mairie.
Propos de Pierre ORY, préfet de Maine-Et-Loire